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LE


NAUFRAGE DE SEPULVEDA


POEME DE CORTE REAL[1]




On n’a jamais plus disserté en France sur la théorie du drame et de l’épopée qu’à l’époque où l’on était le plus insoucieux des monumens poétiques. Nous suivons aujourd’hui, grace à Dieu, une route toute contraire nous étudions avec une curiosité soutenue les productions poétiques de toutes les contrées et de tous les temps. C’est à ce mode judicieux d’investigations patientes que sont dus en partie les progrès que la critique a faits depuis vingt ans parmi nous. On peut dire même que cette marche a produit, de nos Jours, une science en quelque sorte nouvelle, une science à la formation de laquelle ont plus ou moins concouru tous les bons esprits de notre age, je veux dire la littérature comparée. Le pouvoir lui-même s’est associé depuis quelques années à ce mouvement général. Des chaires au Collège de France, à la Sorbonne, et dans les principaux centres universitaires ont été ouvertes à l’enseignement des littératures étrangères et fondées comme une récompense ou comme un attrait. Ce n’est pas tout, aux travaux de la critique s’est associée la plume active des traducteurs ;

  1. Traduit du portugais, par M. Ortaire Fournier — Paris, 1844, 1 vol in-8o.