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MADEMOISELLE DE LA SEIGLIÈRE.

point voir plus d’orgueil et de dignité. Puis se rattachant à M. de Vaubert de toutes ses forces et de tout son courage, prenant ainsi sa conscience pour de l’amour et son amour pour de la haine, elle s’éloigna peu à peu de Bernard, renonça aux promenades dans le parc, cessa de paraître au salon, et vécut retirée dans son appartement. Réduit à l’intimité du marquis et de la baronne, depuis que Mlle  de La Seiglière n’était plus là pour couvrir de sa candeur, de son innocence et de sa beauté les ruses et les intrigues dont il avait été le jouet, Bernard devint sombre, bizarre, irascible, et c’est alors que le marquis, par une résolution qui mériterait d’être couverte de toutes les épithètes qu’entasse pêle-mêle Mme  de Sévigné à propos du mariage d’une petite-fille d’Henri IV avec un cadet de Gascogne, se décida brusquement à passer sous les fourches caudines que M. Des Tournelles lui avait indiquées comme la seule voie de salut qui lui restât en ce bas monde.

Jules Sandeau. 
 (La fin au prochain n°).