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qui doit régner ; tant de raisons militent pour ce système, qu’en principe il est impossible d’hésiter. Selon nous, aucune objection plausible ne pourrait s’élever à cet égard, si nous étions encore, comme en 1803, pourvus d’or abondamment, et s’il n’y avait qu’à conserver, qu’à fortifier cette heureuse situation que les évènemens antérieurs nous auraient faite. Malheureusement nous sommes loin de là, et pour revenir à une situation semblable par un changement subit de système, il faudrait traverser une période de transition : nécessité toujours fâcheuse. Il n’est pourtant pas impossible de ménager cette transition par des mesures combinées avec sagesse. Comme les mesures à prendre sont un détail d’exécution, et doivent varier selon les circonstances au milieu desquelles on se trouverait placé, nous croyons devoir nous abstenir de les indiquer ici.

En résumé, le régime monétaire français réclame impérieusement deux réformes importantes. Par l’une, on obtiendrait sur l’emploi du numéraire des économies notables ; par l’autre, on préviendrait ces dérangemens fâcheux, ces troubles de la circulation, que le rapport actuellement établi entre l’or et l’argent occasionne tous les jours. Cette dernière peut être opérée suivant deux méthodes différentes également acceptables, sans qu’il y ait pourtant à hésiter beaucoup sur le choix.


CH. COQUELIN.