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CABANIS

Nouvelle édition de ses œuvres philosophiques, par M. Peisse[1]

Parmi les hommes qui ont soutenu la cause de la philosophie du dernier siècle à ses derniers jours, aucun n’a laissé peut-être un mémoire plus justement honorée que celle de Cabanis. Ses vertus aimables, le charme de son amitié, de son commerce, de son entretien, ont pénétré d’un de ces souvenirs qui ne passent point le cœur des hommes déjà rares qui l’ont connu. Son caractère élevé, la pureté de sa vie, sa fidélité généreuse à ses opinions, l’indépendance de son âme, ont laissé de lui une haute idée aux hommes, rares aussi, qui estiment de telles qualités à leur véritable prix. Quant à la supériorité de son esprit et de ses talens, les monumens subsistent, et ses ouvrages, plus loués pourtant que cités et plus cités encore, que lus, comptent parmi les livres dont la postérité doit savoir le nom.

Il était digne de M. Peisse de nous retracer la vie de ce sage d’un temps bien différent du nôtre, et de porter le plus célèbre de ses ouvrages. M. Peisse, qui semble ne nous donner qu’à regret de trop courts écrits, mais qui n’en donne que d’excellens,

  1. Chez Baillière, rue de l’École de Médecine.