Page:Revue des Deux Mondes - 1844 - tome 7.djvu/994

Cette page a été validée par deux contributeurs.


DE
LA SITUATION DE LA FRANCE
VIS-À-VIS DE L’ANGLETERRE
À PROPOS DE LA POLITIQUE DU MINISTÈRE DANS L’OCÉANIE.

Depuis ces dernières années surtout, on a pu observer dans l’esprit public en France deux dispositions déplorables : en présence d’une difficulté, d’un danger, d’une crise, on s’émeut, on s’agite, on s’effraie avec une vivacité qui laisse peu de place à la réflexion ; puis, la difficulté aplanie, le danger détourné, la crise apaisée par une solution telle quelle, on s’abandonne avec un laisser-aller non moins irréfléchi à une confiance oublieuse, et il semble qu’on ne puisse se reposer que dans l’excès de l’insouciance du trouble d’inquiétudes exagérées. On ne saurait faire trop d’efforts pour corriger ces incertitudes, ces oscillations désordonnées de l’opinion publique ; et comme la fâcheuse conséquence qui en résulte est d’empêcher le pays d’envisager ses intérêts avec calme et avec fermeté, comme elles lui ravissent le bénéfice de l’expérience que les peuples, de même que les individus, doivent retirer des épreuves qu’ils traversent, nous croyons que la manière la plus efficace de lutter contre ces dispositions regrettables est d’appeler la discussion sur les évènemens qui ont préoccupé l’opinion, avant que les impressions qu’ils ont fait naître aient pu être entièrement effacées, au moment même où ils viennent de s’accomplir, et où les en-