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LE BRESIL


EN 1844.




SITUATION MORALE, POLITIQUE, COMMERCIALE ET FINANCIERE.




I – Rio-Janeiro et la province de Minas-Geraës

Il n’est pas facile d’acquérir une connaissance exacte et complète de l’état du Brésil. Pour étudier le pays et les habitans, ce n’est point assez d’un séjour, même prolongé, dans les principales villes : il faut s’enfoncer dans l’intérieur des terres, là où n’a pénétré qu’à demi l’influence européenne ; c’est là qu’on apprend à connaître la population, c’est là aussi qu’on se rend compte des obstacles nombreux et divers qui arrêtent dans cet empire le développement de la prospérité matérielle et de la civilisation. J’avais résolu, en quittant la Plata pour me rendre à Rio-Janeiro, de ne reculer devant aucune des difficultés que présente un voyage dans l’intérieur des terres. C’est à ce prix seulement que je pouvais compléter les notions recueillies à Rio-Janeiro sur la situation du pays. L’amour-propre des Brésiliens ne contribuait pas médiocrement à exciter ma curiosité. A les en croire, le Brésil serait le point central de la civilisation dans l’Amérique du Sud ; un jour viendrait où il pourrait rivaliser avec les États-Unis et servir de modèle