En Italie, les sciences morales, dédaignées par les gouvernemens, proscrites dans les académies, cultivées au hasard dans les universités, tombent d’ordinaire sous la direction d’un homme éminent qui exerce à ses risques et périls une véritable dictature intellectuelle. Depuis 1815, tout concourt à établir ces dictatures. Les princes, en poursuivant la révolution dans les idées, ont appelé les sympathies libérales sur les penseurs ; on a entravé la propagation des principes, et on a ajouté à l’importance de ceux qui en sont les représentans ; la politique a voulu se séparer de la science, et c’est de la science qu’on attend toutes les améliorations politiques. Au sein des pays libres, les idées marchent seules ; les partis s’en emparent, les discutent, les appliquent ; on oppose théorie à théorie, système à système, et chacun