Page:Revue des Deux Mondes - 1844 - tome 5.djvu/687

Cette page a été validée par deux contributeurs.



DE
LA CRISE POLITIQUE
EN ESPAGNE
DEPUIS LA RETRAITE DU MINISTÈRE LOPEZ.

La guerre civile s’est brusquement rallumée dans le midi de l’Espagne. Hier encore, on s’étonnait que le ministère de M. Gonzalès-Bravo, qui ne se compose point, on le sait, de notabilités parlementaires, eût pris sur lui d’ajourner les deux chambres, de suspendre la constitution à la tribune même du congrès, de gouverner par ordonnances ni plus ni moins que si nous avions rétrogradé jusqu’au règne de Ferdinand VII. On craignait que l’insurrection ne vînt à protester contre des mesures si étranges, et l’évènement n’a point trompé ces prévisions douloureuses. L’état de siége est proclamé dans Carthagène et Alicante ; les principaux exaltés sont arrêtés ou en fuite ; pour étouffer le mouvement dans la province où il a éclaté, le cabinet Gonzalès-Bravo a ordonné la plus sévère répression qu’un gouvernement établi ait encore décrétée dans la péninsule : il menace de demander compte aux capitaines-généraux et aux gouverneurs politiques, vaincus ou chassés par l’émeute, des progrès du soulèvement. En enjoignant de faire passer par les armes, sur la seule constatation de l’identité, les fauteurs de l’insurrection d’Alicante, il a suivi l’exemple des juntes révolutionnaires