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L’ISTHME DE PANAMA.

lui remit une carte de la côte, où les pilotes espagnols reconnurent l’embouchure d’une grande rivière que Cortez envoya étudier par Diego Ordaz. C’était le Guasacoalco. On sut bientôt qu’il n’y avait pas de détroit en ce point ; mais il fut constaté qu’entre le Guasacoalco et Tehuantepec, le continent s’amincit et présente un isthme favorable pour une communication rapide et facile d’une mer à l’autre par le Guasacoalco et le Chimalapa. D’assez grands établissemens furent élevés à Tehuantepec. On y plaça de vastes chantiers de construction. L’expédition de Hernando de Grijalva, qui fit voile pour la Californie, en 1534, afin de découvrir le détroit désiré, non moins que pour conquérir de nouvelles terres, sortit de Tehuantepec et les navires sur lesquels Cortez s’embarqua à Chametla pour la même destination avaient été construits de même, à l’embouchure du Rio Chimalapa, avec des matériaux venus par le Guasacoalco.

Bientôt l’espoir d’un détroit voisin du golfe du Mexique, ou situé dans les espaces où s’étend l’isthme, fut détruit de toutes parts. Cependant on continua à le chercher plus au loin. Les Portugais avaient renoncé à leurs explorations du nord-ouest ; les Anglais commencèrent les leurs. Au commencement du XVIIe siècle et même dès les dernières années du XVIe, on vit apparaître successivement Davis, Hudson et Baffin, qui laissèrent leurs noms à différens parages qu’ils avaient visités les premiers. Plus tard encore on se mit à rechercher le passage par cette voie, non d’Europe en Asie, mais d’Asie en Europe. Dans les premières années du XVIIIe siècle, le Suédois Behring, naviguant pour le compte de la Russie, prouva que le continent américain était séparé du continent asiatique, et mourut de misère dans l’île qui a gardé son nom, près du détroit qui le conserve aussi. Le troisième voyage de Cook avait pour objet de passer par le nord d’Asie en Europe. M. de Châteaubriand s’était préoccupé, dans sa jeunesse, du passage du nord-ouest ; il fut au moment de le poursuivre de sa personne, et, quand il rendit visite à Washington, il l’en entretint avec transport. C’est dans ces mers glacées du nord-ouest que de nos jours se sont illustrés les Parry, les Ross et plusieurs autres navigateurs britanniques. Du côté du midi, après la découverte du cap Horn, les recherches durent cesser. Cependant on conçut encore quelque espoir, en 1790, de trouver une communication entre le golfe de Saint-George, dépendance de l’Atlantique, située par 45 et 47 degrés de latitude australe, c’est-à-dire à 700 kilomètres en-deçà du détroit de Magellan, et les bras de mer de la côte du Chili. Une