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LES
FEMMES ILLUSTRES
DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE.

Dans un grand siècle, tout est grand. Lorsque, par le concours de causes différentes, un siècle est une fois monté au ton de la grandeur, l’esprit dominant pénètre partout : des hommes peu à peu il arrive jusqu’aux femmes, et, dès que celles-ci en sont touchées, elles le réfléchissent avec force, et le répandent par toutes les voies dont elles disposent, incomparables, dans leur vive nature, pour exprimer et propager les qualités à la mode, sérieuses ou futiles, vertueuses ou dépravées, mais jamais rien à demi, et toujours extrêmes en bien ou en mal, selon le vent qui souffle autour d’elles. Ainsi, dans le XVIIe siècle, ce type immortel de la vraie grandeur, je n’admire pas moins les femmes que les hommes. Charles Perrault a fait un livre sur les hommes illustres de son temps[1], où des portraits de la main de Lubin et d’Édelinck, de courtes et exactes notices, mettent en lumière

  1. Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, avec leurs portraits au naturel, par M. Perrault, de l’Académie française ; 2 vol. in-fo, tome Ier, 1696 ; tome II, 1700. Il en a été fait une réimpression, à La Haye, en 1736, sans portraits, 2 vol. in-12o.