de la science. Le vice de la méthode est démontré d’ailleurs par la stérilité des travaux. Le clergé lui-même a tenté, pour répondre au reproche d’ignorance et confondre tous les doutes, de compléter l’enseignement des séminaires par l’étude des sciences naturelles. On a ouvert des cours ecclésiastiques de géologie, de physique sacrée. M. l’abbé Moigno s’est installé, pour faire ses expériences, dans les caves de Saint-Sulpice, où se tiennent des conférences mystiques, scientifiques et littéraires, à l’usage des adultes de la classe ouvrière. Où sont cependant jusqu’à ce jour les observations, les découvertes ? Quels sont les géologues, les physiciens du clergé ? La science théologique de la concordance en est réduite à emprunter au protestantisme anglais le docteur Buckland, en lui pardonnant d’avoir fait prêter les textes sacrés, comme elle pardonne à M. Letronne sa critique du déluge, quand elle a besoin de ses argumens contre le système astronomique de Dupuis. Quel que contestables que soient, du reste, les travaux qui dans ces derniers temps ont eu pour but de donner la science comme auxiliaire à la foi, il faut du moins rendre cette justice à ceux qui les ont tentés : c’est qu’ils représentent le côté progressif de la réaction catholique. Ce qui a manqué généralement c’est la patience et l’étude, et sans aucun doute, avec moins d’enthousiasme et plus de réflexion, on arrivera à des résultats satisfaisans. Ici du moins on veut s’éclairer : c’est un mérite qu’il faut reconnaître, et nous n’aurons que trop souvent l’occasion de constater les singulières tendances qui poussent, au nom du progrès religieux, un grand nombre d’esprits à s’abêtir, pour nous servir d’un mot de Pascal.
L’histoire, comme l’érudition sacrée, comme les sciences naturelles, a subi le contre-coup de la réaction religieuse. L’école catholique s’est montrée souvent d’une sévérité excessive à l’égard des écrivains qui ne sont pas placés à son point de vue exclusif. Cette rigueur est-elle justifiée par ses titres ? Deux groupes distincts composent cette école : ils représentent, l’un, le lyrisme monarchique et le mysticisme sentimental ; l’autre, l’ultramontanisme le plus rétrograde et l’intolérance inquisitoriale. Dans le premier de ces groupes, et parmi les écrivains qui datent de la restauration, figurent au premier rang et par ordre chronologique MM. de Conny et Laurentie. M. de Conny, dans son Histoire de la révolution française, s’est placé au point de vue le plus absolu du légitimisme et de l’absolutisme ; c’est un fidèle gentilhomme qui écrit du pied de l’échafaud de Louis XVI, et ne voit devant lui qu’une victime et un bourreau ; sa juste indignation contre les excès lui fait entièrement méconnaître les idées, et les septembriseurs représentent à ses yeux la nation entière. M. Laurentie, dans son Histoire de France, s’est placé également au point de vue du droit divin et du monarchisme de la Quotidienne, mais avec un certain élan chevaleresque qui ne manque pas d’élévation. Dans le livre de M. Laurentie, le peuple s’efface toujours devant le roi, comme le roi devant Dieu, et tout problème historique n’a jamais ainsi qu’une solution strictement absolutiste et étroitement catholique. Quant à M. Capefigue, qui