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L’ISTHME DE PANAMA.

lapa, adossés l’un à l’autre, se déversent l’un dans l’Océan Atlantique, l’autre dans le Pacifique. À vol d’oiseau, la distance est de 220 kilomètres.

2. — De l’autre côté de la presqu’île de Yucatan, la carte indique, du fond de la baie de Honduras, sur l’Atlantique, à l’Océan Pacifique, une distance assez faible, d’environ 200 kilomètres à vol d’oiseau, et montre, tout auprès, des cours d’eau qui ont leurs sources non loin de l’Océan Pacifique et viennent, presque en ligne droite, se jeter dans l’Atlantique.

3. — Plus au midi, à l’autre extrémité du diamètre de l’hémicycle décrit par l’Amérique centrale, une belle nappe d’eau, le lac de Nicaragua, communiquant avec l’Atlantique par un magnifique fleuve, le San-Juan de Nicaragua, est située au milieu des terres comme un prolongement de cette mer, qui ainsi semble pénétrer jusqu’à deux ou trois myriamètres de l’Océan Pacifique.

4. — Ensuite apparaît l’isthme de Panama proprement dit. C’est là que la longue chaussée qui relie l’une à l’autre les deux Amériques a son minimum d’épaisseur. De la ville de Panama sur le Pacifique à celle de Porto-Belo sur l’Atlantique, la distance à vol d’oiseau est de 65 kilomètres. De même entre Panama et Chagres, et ici une partie de l’espace se franchit au moyen de la rivière Chagres, qui roule un grand volume d’eau ; de même encore entre Chagres et la baie de Chorrera, qui est un peu à l’ouest de Panama. Ce n’est pourtant point entre Panama ou la baie de Chorrera et Chagres ou Porto-Belo que l’isthme de Panama est réduit à sa moindre épaisseur ; un peu plus à l’est, à la baie de Mandinga (ou San-Blas), il paraît n’avoir plus qu’une cinquantaine de kilomètres.

5. — Enfin là où l’isthme cesse et où l’Amérique du Sud s’épanouit brusquement en un vaste éventail, on trouve, sur la surface même de cette Amérique, un passage remarquable entre les deux océans. Dans le golfe de Darien, qui borde l’isthme à l’orient, se décharge un beau fleuve, l’Atrato, dont quelques affluens de gauche, et particulièrement le Naipipi, ont leurs sources très voisines de l’Océan Pacifique, et dont l’un des rameaux supérieurs se rapproche beaucoup, au nord de Novita, d’un fleuve tributaire du Pacifique, qui porte comme tant d’autres le nom vénéré de San-Juan. Je n’ose assigner aucune largeur précise à la ligne qu’il faudrait suivre pour passer, par la vallée du Rio Atrato, d’un océan à l’autre. Ce serait cependant un assez long trajet. D’après la dernière carte d’Arrowsmith, de l’embouchure de l’Atrato, dans la mer des Antilles, à celle