(1 million 200,000 à 1 million 300,000 livres) entre l’évaluation du produit de l’income-tax et les taxes perçues. Toute compensation faite et malgré le versement chinois, il existait donc, au lieu d’un excédant de 500,000 livres annoncé par sir Robert Peel, un déficit apparent de 2 millions 400,000 livres à peu près. Et ce qu’il y a de plus fâcheux, c’est que les taxes nouvelles étaient peu productives. Ainsi la taxe de l’exportation de la houille, si vivement combattue l’an dernier, n’avait fait qu’arrêter l’essor de cette industrie sans presque rien produire. Le droit sur les spiritueux irlandais, imposé en échange de la taxe du revenu et évalué à 250,000 livres, n’avait eu d’autre résultat que de créer une énorme contrebande et de diminuer de 7,000 livres le droit antérieurement existant. Les abaissemens de tarif aussi avaient réduit plus qu’on ne l’avait supposé le produit général des douanes. Enfin, tous les calculs de l’an dernier paraissaient dérangés.
Il est vrai qu’en ce qui concerne l’income-tax, beaucoup de droits non perçus étaient constatés et devaient, en définitive, combler le vide. Ici même, loin qu’il y eût mécompte, il y avait surplus, et, toute déduction faite, le produit réel de l’income-tax, au lieu de 3,775,000 liv. sterl., montait à 5,500,000 liv. sterl., dont voici le détail :
1o Revenu foncier |
2,230,000 | liv. st. |
2o Profits des fermiers |
330,000 | |
3o Fonds publics |
800,000 | |
4o Profits commerciaux et industriels |
1,492,000 | |
5o Salaires de fonctionnaires publics |
248,000 | |
6o Income-tax en Écosse |
400,000 | |
5,500,000 | liv. st. |
dont il faut déduire, pour causes diverses, 400,000 liv. sterl. à peu près. Mais, selon l’opposition, cette pléthore de l’income-tax était un grief de plus contre le cabinet, qui corrigeait ainsi une erreur par une autre erreur.
À vrai dire, l’attaque, quand on la poussait jusque-là, n’était pas très bien fondée, et sir Robert Peel en eut aisément raison. Plus, en effet, on faisait ressortir le déficit des douanes, de l’accise, des taxes diverses, plus on prouvait la nécessité absolue de l’income-tax, plus on donnait raison à l’homme d’état qui, sans s’arrêter à de vains palliatifs, avait osé tailler dans le vif. Or, de ce côté, le succès était complet, puisqu’on reconnaissait que le surplus de l’income-tax suf-