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LE CARDINAL
DE RICHELIEU.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

Richelieu avait à poursuivre au dehors un travail analogue à celui qu’il accomplissait à l’intérieur du royaume ; il fallait reconstituer l’Europe par l’équilibre politique, comme il avait réorganisé la France par l’ascendant du pouvoir royal. Cette tâche était plus difficile, car elle était sans précédens. En abaissant tous les pouvoirs sous le niveau de l’unité monarchique, ce ministre ne faisait que tirer une dernière conséquence de principes posés depuis plusieurs siècles. Il achevait ce qu’avait commencé Louis-le-Gros lorsque ce prince fondait la prépondérance de la royauté dans ses domaines, ce qu’avait continué Philippe-Auguste lorsqu’il faisait reconnaître cette suprématie dans toute l’étendue du royaume. Il développait la pensée que Charles V avait servie par sa prudence et Duguesclin par son héroïsme. Louis XIII eut raison des gouverneurs de provinces, comme

  1. Voyez les livraisons des 1er  et 15 novembre.