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LE CARDINAL
DE RICHELIEU.

SECONDE PARTIE.[1]

Ce qu’il y a peut-être de plus curieux à étudier dans la vie des grands ministres, ce sont les voies qui les ont conduits aux affaires, et les moyens par lesquels ils s’y sont maintenus. Les actes accomplis par eux, quelle qu’en ait été d’ailleurs l’importance, offrent rarement un intérêt égal à celui des luttes qu’imposent dans tous les temps la conquête et surtout la longue conservation du pouvoir.

Sous nos gouvernemens constitutionnels et dans nos sociétés régulières, c’est par la puissance de sa parole, l’autorité de son nom et le ménagement habile des caractères et des intérêts, qu’un homme politique acquiert et retient ce dépôt du pouvoir si ardemment convoité par toutes les ambitions rivales. Ce spectacle a de l’éclat sans doute, et de tels combats sont difficiles ; mais n’oublions pas que l’opinion publique de nos jours est une force irrésistible, et que les

  1. Voyez la livraison du 1er novembre.