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LA SARDAIGNE
EN 1842.

Vers la fin du mois de janvier 1841, une escadre de cinq vaisseaux, sortie de Toulon pour se rendre aux îles d’Hyères, fut dispersée par un violent coup de vent, et forcée de chercher un refuge dans les ports de la Sardaigne. Bien qu’à proximité des possessions françaises, cette île avait été jusqu’alors négligée par notre marine, et nos cartes n’en donnaient qu’une idée très imparfaite. L’accident qui nous y conduisit fit sentir la nécessité de la mieux connaître. Le gouvernement français obtint donc de la cour de Turin l’autorisation de faire lever par un de nos bâtimens les plans des ports de la Sardaigne. Le brick la Comète fut désigné pour remplir cette mission. Au mois de mai 1841, nous quittions Toulon, faisant voile pour Cagliari.

Les circonstances étaient alors très favorables pour une exploration définitive de cette région intéressante. M. le général de La Marmora, directeur de l’école de marine à Gênes, venait d’achever, avec le concours de M. le chevalier de Candia, la rédaction d’une carte générale de l’île. Leur travail consciencieux, relié à la grande triangulation de la Corse, venait d’être publié. C’était un précieux avantage que de pouvoir s’appuyer sur une pareille base, au lieu de