Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 4.djvu/314

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


Séparateur



14 octobre 1843.


Les prévisions du parti constitutionnel se réalisent en Espagne. Les électeurs reconnaissent par leurs suffrages la légitimité du dernier mouvement et sanctionnent la déchéance d’Espartero. L’insurrection de Barcelone et de l’Aragon n’a point trouvé d’appui dans les populations ni de complices dans l’armée. C’est une poignée de factieux qui ont compté sur l’attitude passive du pays et la faiblesse des autorités provinciales. L’Espagne a enfin retrouvé quelques hommes d’action, quelques hommes habiles et énergiques ; Narvaez à Madrid, Prim en Catalogne, ont sauvé la cause du parti constitutionnel et de la reine. Les cortès vont éteindre les dernières flammes d’un incendie qui ne trouve plus d’aliment. Une fois la reine reconnue majeure et investie du plein exercice de son autorité légale, l’insurrection n’a plus ni excuse ni prétexte. Les hommes égarés rentreront d’eux-mêmes dans le devoir ; les chefs et les instigateurs de l’émeute chercheront leur salut dans la fuite, jusqu’au jour où une amnistie pourra, sans danger pour la chose publique, ramener tous les Espagnols dans leurs foyers.

Notre ambassadeur en Espagne, s’il est désigné, n’est pas encore nommé. M. Bresson est encore à Berlin et n’a pas remis ses lettres de rappel. Notre gouvernement attend probablement les premières délibérations des cortès et la proclamation solennelle de la majorité de la reine. Il sera, en effet, convenable que notre ambassadeur se rende à Madrid dès que la majorité de la reine aura été portée officiellement à la connaissance des gouvernemens étrangers.

C’est alors que s’accomplira le mouvement diplomatique qui amènera