Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 3.djvu/931

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



MISÉ BRUN.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

IV.

Deux mois environ s’étaient écoulés, on était à la fin de septembre, époque des vacances du parlement et de l’Université. La noblesse de robe était dans ses terres, la haute bourgeoisie habitait ses maisons de campagne, et les étudians des trois facultés se délassaient aussi, aux champs, des travaux de l’année scolaire. La ville d’Aix, à peu près déserte, attendait dans une morne inaction que novembre lui ramenât sa magistrature, ses riches bourgeois et la jeunesse tout à la fois studieuse et turbulente qui fréquentait ses écoles. Aussi le jour de la rentrée du parlement était-il vivement désiré par les gens de boutique et les petits bourgeois que les hautes classes faisaient vivre, et dont l’industrie chômait pendant les vacances.

Pendant cette morte-saison, le vieux Brun, qui depuis le mariage de son fils n’était pas retourné à la ville, entra inopinément, un matin, dans la boutique de Bruno Brun. C’était un petit vieillard sec et sen-

  1. Voyez la livraison du 1er septembre.