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POLITIQUE FINANCIÈRE DE L’AUTRICHE.

savoir : de le changer en billets de banque payables au porteur en monnaie nouvelle, ou de le convertir en contrats de rentes, ou de l’employer à l’acquisition des actions de la banque. Dans ces opérations, l’état recevait son ancien papier, non pas selon sa valeur nominale, mais à un taux supérieur à celui de la place. Aujourd’hui, 250 florins en papier en représentent 100 en argent. La suppression du papier-monnaie, poursuivie ainsi depuis vingt-sept ans, touche à sa fin. Au 1er janvier 1842, il n’en restait en circulation que pour la somme de 10,859,338 florins, c’est-à-dire environ 4 millions et demi en monnaie réelle.

Quant à l’ancienne dette portant intérêt, qui représentait, avant la banqueroute de 1811, un capital de 608 millions de florins, on procéda à son extinction d’abord par un système de rachat volontaire, et, à partir de 1818, en combinant un mécanisme d’amortissement avec une sorte de loterie. Le total de la dette a été partagé en quatre cent quatre-vingt-huit séries, entre lesquelles un tirage au sort a lieu chaque année. Les obligations comprises dans les cinq séries sortantes sont converties en titres nouveaux, avec jouissance de la totalité des intérêts primitifs, payables en monnaie réelle. Par exemple, une obligation de 1,000 florins 5 pour 100, rapportant 25 florins en papier, ou 10 en argent, donne droit, après le tirage, à une inscription de rente de 50 florins en obligations dites métalliques. En même temps, l’amortissement retire annuellement de la circulation 5 millions en capital, rachetés au cours de la place. Ainsi, en annulant chaque année ; moitié par rachat, moitié par conversion après tirage au sort, une valeur nominale de 10 millions, on aura épuisé ce qu’on appelle l’ancienne dette dans un espace de quarante-neuf ans. En 1867, cette ancienne dette, effacée du grand-livre, y sera remplacée par une dette renouvelée, dont la somme, au taux de 5 pour 100, représentera un capital de 244 millions de florins métalliques.

En adoptant un pareil système de libération, le gouvernement autrichien avait assumé bénévolement une charge accablante. Les ressources ordinaires ne pouvant suffire pour éteindre les engagemens anciens, il fallut en contracter de nouveaux. De 1815 à 1839, on a compté dix-neuf emprunts avoués ou déguisés, qui constituèrent une dette nouvelle, inscrite au grand-livre pour 720 millions de florins en capital, bien que les versemens faits au trésor eussent à peine produit 500 millions en réalité. Quatre de ces emprunts, remboursables par loterie, sont déjà couverts en grande partie. Au reste