l’Oreste, de l’Hélène, d’autres pièces encore, et trouvé dans cette nouvelle constitution de la tétralogie, introduite, ce semble, par Euripide, une explication du petit nombre de drames satyriques (huit seulement) que présente le catalogue de ses ouvrages.
Faut-il croire que les satyres, desquels la tragédie s’accoutumait ainsi à se passer, furent recueillis par la comédie, et qu’à côté du drame tragico-satyrique, vécut quelque temps, pour finir par le remplacer tout-à-fait, celui qu’on a appelé comico-satyrique ? Plusieurs critiques l’ont prétendu ; mais leur opinion, très imposante assurément, a rencontré de graves contradicteurs, et semble aujourd’hui abandonnée. Dans une inscription fort curieuse, et parmi un certain nombre de poètes dramatiques et de comédiens couronnés dans la ville béotienne d’Orchomène, à la fête des Graces, en la CXLVe olympiade, c’est-à-dire de 200 à 197, est mentionné un Aminias, Thébain, comme auteur de drames satyriques. Il en résulte qu’à cette époque le drame satyrique était redevenu ce qu’on suppose qu’il a pu être d’abord, indépendant de la trilogie tragique, qu’il avait en propre ses auteurs, ses représentations, ses récompenses.
La forme du drame satyrique paraît avoir été quelquefois employée par d’autres poètes que des poètes d’Athènes, mais dans des intentions de moquerie contemporaine et personnelle, jusque-là étrangères au genre. Elle se reproduisit avec ce nouveau caractère, quand Philoxène, au fond des carrières de Denis-l’Ancien, osa peindre allégoriquement l’oppresseur de son goût révolté, son tyrannique rival auprès de la belle Galatée, sous le personnage du cyclope, si toutefois le poème qu’il intitula ainsi était bien un drame. C’étaient aussi et plus incontestablement des drames satyriques, que ces autres poèmes où Python, d’autres disaient Alexandre lui-même, tourna en ridicule Harpalus et les Athéniens ; où Lycophron insulta à la frugalité trop philosophique des repas de son compatriote Ménédème. Au reste, de ces trois ouvrages, un seul probablement, le second, fut porté sur la scène. Il fut représenté, mais, on le croit, isolément, aux bords de l’Hydaspe, dans le camp d’Alexandre, lorsqu’on y célébrait les fêtes de Bacchus. Le conquérant, dans ses réjouissances militaires, semblait ramener le cortége du dieu aux lieux d’où le faisaient venir les croyances mythologiques.
Le passage est naturel de Lycophron à Sosithée, qui était comme lui de la pléiade tragique d’Alexandrie, et qui dut de même, dans de savans pastiches, reproduire, avec la tragédie d’Athènes, son drame satyrique ; Sosithée, qu’une épigramme de Dioscoride célèbre préci-