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DE
L’ÉLOQUENCE ACADÉMIQUE.

NOTICES ET MÉMOIRES HISTORIQUES,
par m. mignet.[1]

« Il y a de certaines choses, a dit La Bruyère, dont la médiocrité est insupportable, la poésie, la musique, la peinture, le discours public. » Voilà qui s’appelle parler, c’est franc et c’est vrai. Qu’il serait souhaitable qu’une pareille sentence fût toujours présente à l’esprit de ceux qui font des vers ou de la prose, qui combinent des sons ou des couleurs ! Mais nous n’avons pas à nous occuper ici des émules plus ou moins heureux de Raphaël, de Mozart et de Racine ; ce n’est pas à la poésie que nous avons affaire aujourd’hui, c’est seulement au discours public. Le XVIIe siècle a vu naître les académies, et par une conséquence naturelle l’éloquence académique, c’est-à-dire cette éloquence de luxe qui ne jaillit ni de la nécessité, ni de la passion.

  1. Deux vol. in-8o, librairie de Paulin, rue de Seine.