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DES
SOCIÉTÉS COMMERCIALES
EN FRANCE ET EN ANGLETERRE.

I.

On a singulièrement abusé de ce grand mot, l’association. Il est devenu tour à tour le texte des plus extravagantes rêveries ou le fondement des plus audacieux calculs. Avant d’entrer dans le sujet particulier qui nous occupe, qu’on nous permette d’émettre, sur les tendances et l’utilité réelle de l’association, quelques considérations générales qui ne seront pas étrangères au but que nous nous proposons.

Il s’est formé de nos jours des écoles philosophiques qui ont eu la prétention de conduire l’humanité, par l’association, à des destinées inconnues. Est-il besoin de les nommer, quand les derniers échos de leurs paroles sonores retentissent encore autour de nous ? Que voulaient les chefs de ces écoles ? Améliorer l’ordre existant, purger de ses taches cette société humaine que le travail des temps a formée, continuer l’œuvre des générations passées en perfectionnant par degrés ses procédés et ses formes ? Tout cela ne suffisait point à l’ambition de ces docteurs. La société actuelle n’était pas assez régulière à leurs yeux ; elle n’était pas assez absolue, assez étroite ; elle laissait trop de place au libre arbitre de l’homme, et respectait trop l’action spon-