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UN
HOMME SÉRIEUX.

TROISIÈME PARTIE.[1]

XII.

Nous avons dit que plusieurs fois déjà Mme de Pontailly avait été obligée de combattre de toutes les forces de sa raison ce désir de plaire encore qui, à une certaine époque de leur vie, tourmente plus ou moins les femmes. Au trouble secret que lui causait l’insoumission de son cœur s’était joint tout récemment le malaise qui accompagne le désœuvrement de l’esprit. En faisant place au dédain, son engouement pour André Dornier lui avait laissé un vide pénible, quoiqu’il ne fût pas nouveau dans l’histoire de ses prédilections littéraires. Cette lacune dans son existence intellectuelle n’était pas, il est vrai, fort difficile à remplir, et les petits vers du vicomte y eussent suffi sans doute, si elle se fût décidée à y avoir recours ; mais cette pensée seule la plongeait dans une étrange rêverie. Aux yeux de la

  1. Voyez les livraisons du 15 juin et du 1er juillet.