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dispositions, n’échappent point aux regards des défenseurs du système de protection. Forcé de nous borner, nous ne pousserons pas plus loin l’exposition des raisons alléguées par les partisans du commerce libre et par ceux de la protection du travail ; nous jetterons seulement un dernier coup d’œil sur ce qui se passe actuellement en Amérique.

Dans les états du nord-est, l’industrie manufacturière est en voie de progrès et s’y maintiendra jusqu’au jour où le prix de la main-d’œuvre formera équilibre avec le tarif. Tel qu’il est, ce tarif permet de payer la main-d’œuvre d’une manière libérale ; il assure à l’ouvrier dans la société un rang honorable et tel qu’aucun des travailleurs de la vieille Europe ne peut jamais espérer d’en occuper un semblable. Là les matières premières produites par les autres états de l’Union, et aussi les denrées destinées à la subsistance, trouvent des consommateurs de plus en plus importans. Les prix des articles fabriqués se réduisent par la concurrence et le progrès, et une exportation croissante indique les résultats que déterminent chaque jour l’accumulation des capitaux et l’intelligence portée dans le travail.

Les sections du sud-est et du sud-ouest continuent à élever des plaintes sur le renchérissement que le système de protection amène à sa suite, et sans doute les récriminations dureront long-temps encore. Elles ne deviendront moins vives que lorsque l’intérêt politique aura consolidé le système adopté par le congrès. Les cultures spéciales de ces deux régions du sud assurent leur prospérité, et combien ne s’applaudiraient-elles pas d’avoir contribué à fonder dans le nord des manufactures de coton, et de trouver des consommateurs à l’intérieur, si la Grande-Bretagne venait à bout de naturaliser dans l’Inde la production de cette plante ! En attendant, les débouchés restent ouverts pour les produits d’une culture immense, et si les prix ne sont plus aussi élevés, cela est dû à la chute des spéculations soutenues par un crédit poussé jusqu’à l’extravagance, et à la réaction qui a ramené la sécurité dans les transactions.

Les fertiles contrées du nord-ouest n’ont presque rien à attendre de l’Europe. Les céréales, les animaux domestiques qu’elles élèvent avec tant de facilité, sont repoussés de presque tous les marchés. Les terres à défricher valent à peine 1 dollar et demi l’acre (19 fr. 45 c. l’hectare), et le laborieux immigrant trouve dans le plus faible capital le moyen de fonder pour sa famille une aisance qu’il n’aurait jamais pu entrevoir dans sa mère-patrie. Cette terre de promission, répondant aux moindres efforts, effraie les vieux états de l’Europe par