Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/974

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LETTRES
SUR LE CLERGÉ.

II.
Y A-T-IL ENCORE DES JÉSUITES ?

Savez-vous, monsieur, la grande nouvelle ? Depuis la publication de ma première lettre, les jésuites ont disparu. Auparavant on les rencontrait partout ; ils marchaient fièrement, et ils regardaient les gens avec un air adorable de supériorité. Actuellement on n’en voit plus un seul. Si vous parlez de ces bons pères, on vous répond que ce sont là des fantômes, qu’il n’y a plus de jésuites, et qu’il ne faut pas se battre contre des moulins à vent. S’effacer et attendre, voilà, à ce qu’on assure, le mot d’ordre venu du dehors. Aussi, pendant quelques jours, les rôles ont été intervertis. Tandis que M. de Larochejaquelein déclarait à la chambre des députés qu’il ne croyait plus aux jésuites, dont il n’avait craint l’influence que sous une dynastie qu’il voulait conserver, les chefs du parti légitimiste, à la chambre des pairs,