Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/486

Cette page a été validée par deux contributeurs.



PAYSAGE.[1]

Montagne à la cime voilée,
Pourquoi vas-tu chercher si haut,
Au fond de la voûte étoilée,
Des autans l’éternel assaut ?

Des sommets triste privilége !
Tu souffres les âpres climats ;
Tu reçois la foudre et la neige
Pendant que l’été germe au bas.

À tes pieds s’endort sous la feuille,
À l’ombre de tes vastes flancs,
La vallée où le lac recueille
L’onde des glaciers ruisselans.

  1. Nos lecteurs se souviennent, sans doute, d’une charmante pièce de vers improvisée par M. de Lamartine, le Coquillage, que nous avons publiée l’année dernière. On sait que Mme de Lamartine fait tirer chaque année, chez elle, une loterie au profit d’un établissement de charité qu’elle a fondé à Paris. Beaucoup d’artistes distingués concourent à cette bonne œuvre par l’envoi de leurs ouvrages. Le célèbre paysagiste de Genève, Calame, a envoyé cette fois un beau paysage représentant une cime des Alpes couverte de neige, avec une vallée et un lac dans le lointain. M. de Lamartine, chargé de mettre une inscription autographe à ce tableau, a écrit au bas les vers qu’on va lire.