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DES
INTÉRÊTS FRANÇAIS
DANS L’OCÉANIE.

Les questions que semblaient pouvoir susciter nos établissemens nouveaux dans l’Océan Pacifique ont perdu une partie de leur importance depuis les explications échangées dans les deux chambres du parlement anglais. Le cabinet britannique n’élève aucune objection contre l’occupation des îles Marquises et des îles de la Société ; il reconnaît pleinement le droit de la France d’étendre son système de colonisation par tous les procédés conformes aux règles du droit des gens ; il ne réclame, en faveur de ses nationaux, que le respect de principes inviolables et sacrés, auxquels la France ne pourrait porter la plus légère atteinte sans se mettre elle-même en contradiction avec ses lois fondamentales.

Les déclarations de sir Robert Peel et de lord Aberdeen ne nous ont pas surpris. Des motifs généraux, sur lesquels il est inutile d’insister, ne permettaient pas de croire que le cabinet français se fût exposé, pour un intérêt fort secondaire, à des difficultés sérieuses, systématiquement écartées depuis deux ans au prix de sacrifices plus pénibles. Un gouvernement qui eût couru le plus léger risque d’altérer ses bons rapports avec l’Angleterre pour conquérir Nukahiva et pour exercer un protectorat à Papiti, après avoir abandonné