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de profession commun à toutes les industries, et pour quelques-uns dans le droit de sortie ou d’exportation.

Dans le Danernark, la Suède et la Norvége la culture du tabac est absolument libre, mais insignifiante à cause de la basse température de ces froids climats. Il est difficile de dire au juste quelle est la consommation industrielle dans ces états ; on présume qu’elle est dans le Danemark de 1k,030, et en Norvège de 0k,530.

La Russie consomme principalement du tabac à fumer ; elle récolte environ 10 millions et reçoit de l’étranger 2 millions de kilogrammes de tabac, quantités entièrement consommées dans l’intérieur de l’empire. Du reste, ces renseignemens, qui remontent déjà à quelques années, ont sans doute cessé d’être vrais, car l’usage du tabac en Russie prend un très grand accroissement.

La consommation individuelle est de 0k,680 dans le duché de Bade, de 0k,706 dans le royaume de Wurtemberg, de 1k,260 dans le duché de Nassau, de 1k,310 en Hollande, et de 2 kil. en Belgique. C’est dans ce dernier état que la consommation atteint son maximum. La Hollande récolte environ 2 millions 500,000 kilogrammes, dont elle exporte plus de 2 millions. Elle reçoit de l’Amérique 13 millions 500,000 kilog., sur lesquels elle réexporte environ 11 millions 500,000 kilog. ; elle consomme donc environ 2 millions 500,000 kilogrammes. Il y existe 24 fabriques principales, qui produisent environ 3 millions de kilog., et emploient 10,000 ouvriers. Il y existe en outre un nombre infini de petits fabricans qui débitent en même temps qu’ils fabriquent. Les tabacs y sont soumis à des droits d’importation, d’exportation et de transit.

La Belgique ne récolte guère annuellement que 500,000 kilog. de tabac, elle en reçoit environ 7 millions par importation. On y compte 400 fabriques de tabac principales, mais on ne connaît pas le grand nombre de petites fabriques qui produisent surtout pour exporter leurs tabacs en France en les livrant aux contrebandiers. Les tabacs y sont soumis, comme en Hollande, à des droits d’importation, d’exportation et de transit ; mais les fabricans soustraient à l’impôt une grande partie de leurs marchandises.

Jusqu’à présent, nous ne voyons réellement pas d’impôt assis sur la consommation du tabac ; mais en Prusse, dans la Hesse électorale et en Angleterre, l’industrie qui s’occupe de cette marchandise, quoiqu’en restant livrée à la libre concurrence de tous les fabricans, commence à être soumise à des impôts particuliers, et partant à des lois particulières destinées à assurer la levée de ces impôts.

En Prusse et dans la Hesse électorale, aux droits d’importation et de patente de profession se joint un droit de culture par hectare assez élevé. La Hesse électorale récolte environ 480,000 kilogrammes de tabac, qui sont produits par 370 hectares appartenant à près de 3,000 planteurs, payant en moyenne 60 francs d’impôt par hectare. On y importe environ 500,000 kilog. Une partie des tabacs est réexportée dans les états de la confédération germa-