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Virginie ; mais, dans le Maryland, il n’en est pas de même, les tabacs sont réellement classés, et les types qui sont détachés des boucauts servent à conclure les marchés. Les tabacs reconnus non marchands par les inspecteurs sont consommés dans le pays ou expédiés en Hollande et aux villes anséatiques. L’exportation n’est d’ailleurs soumise à aucun droit.

Le nombre d’hectares cultivés chaque année en tabac s’élève environ à 60,000, ainsi répartis :

Virginie 
26,000
Maryland 
14,000
États de l’Ouest (principalement Kentucky 
20,000

La récolte s’élève à 65 millions de kilog., sur lesquels il est consommé 13 millions à l’intérieur des états, et exporté 52 millions au prix moyen de 61 fr. les 100 kil., ce qui fait monter environ à 32 millions de francs la valeur totale de l’exportation annuelle. Les tabacs exportés se répartissent ainsi :

TABACS.
VIRGINIE. MARYLAND. ÉTATS DE L’OUEST. TOTAUX.
 kil.  kil.  kil.  kil.
Angleterre 
13,600,000 226,667 2,992,000 16,818,667
France 
3,400,000 226,667 272,000 3,898,667
Hollande 
2,720,000 7,253,333 1,904,000 11,877,333
Brême 
2,720,000 7,480,000 1,904,000 11,704,000
Italie et Espagne 
1,360,000 » 2,720,000 4,.080,000
Pays divers 
3,400,000 » » 3,400,000
Totaux 
27,200,000 15,186,667 9,792,000 52,178,667

Nous n’avons parlé que des tabacs exportés en feuilles. Les principales exportations de tabacs fabriqués consistent en tabacs à mâcher, dont il existe dans toute l’Amérique, et surtout dans la Virginie, renommée pour ce produit, de nombreuses fabriques. Il est d’ailleurs impossible de connaître la quantité de ces tabacs exportés, non plus que celle des cigares faits ou en tabacs indigènes ou en tabacs importés de la Havane et de Cuba.

Dans les Antilles, il règne la plus entière liberté tant pour la culture que la fabrication et la vente du tabac. Seulement l’exportation, complètement facultative, est soumise à un droit de sortie de 6 fr. 50 cent. les 46 kilog. ou le millier de cigares. Il serait à désirer qu’un contrôle fût exercé sur la fabrication de ces îles, surtout sur la fabrication des cigares, qui est concentrée entre les mains de gens dont la mauvaise foi est devenue proverbiale ; on conçoit qu’il doit en résulter pour le commerce de très graves abus.

Le nombre de fabriques de cigares qui s’élèvent tant à la Havane que