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elle ne montre point la persévérance, les lumières, la jalouse préoccupation de ses droits, qui ne permettraient à personne de douter de sa force. C’est en ce sens que le gouvernement parlementaire ne me paraît pas avoir encore reçu chez nous ses lettres de grande naturalisation. Je sais quels obstacles tiennent aux mœurs et aux préjugés ; j’avoue que la démocratie, en appelant dans le monde politique des hommes nouveaux et souvent inexpérimentés, est condamnée à faire leur apprentissage ; la fondation d’une forme de gouvernement qui réclame le concours de tous, son incorporation, si je puis ainsi dire, avec le pays, ne peut être l’œuvre d’un jour. Il y faut de longs efforts et un courage qui ne se rebute point ; mais c’est à ce but que doivent tendre avant tout les vrais amis de nos institutions et les partisans sincères du gouvernement de juillet. Je voudrais qu’il nous fût donné de l’atteindre, et si, dans l’état actuel de la chambre, des hommes de cœur se réunissaient pour rendre la vie au régime parlementaire, pour le faire fleurir en France, pour lui donner les développemens qu’il a pris en d’autres lieux, ils auraient bien mérité du pays. Ce sont là des efforts que nous préférerions à l’élan de certains réformateurs, esprits plus brillans que solides, plus aventureux que politiques.


Un Député.