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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN GRÈCE.

salaire qu’elle accorde aux instituteurs primaires, et qui est si supérieur à celui que nous donnons aux nôtres.

Outre ces traitemens fixes, les instituteurs des trois classes jouissent du logement, et perçoivent de chaque enfant dont l’indigence n’est pas constatée de 10 à 50 lepta par mois[1]. À la fin de l’année 1839, on comptait dans tout le royaume 225 écoles primaires, fréquentées par 20,506 enfans ; mais déjà, dans le cours de l’année 1840, 27 nouvelles écoles furent établies, représentant 1,500 élèves, tellement qu’à la fin de cette année on put compter en Grèce 252 écoles primaires, donnant l’instruction à plus de 22,000 enfans. Dans ces 252 écoles (dont 28 sont consacrées à l’éducation des filles), les appointemens des instituteurs et institutrices sont fournis, pour 67 exclusivement, par le trésor public, pour 128 par les revenus particuliers des communes. Dans l’île de Tinos, 7 écoles primaires sont entretenues sur les revenus de l’église de l’Annonciation ; enfin 25 écoles primaires sont entretenues aux frais de personnes charitables ou de sociétés bienfaisantes. Outre le secours que le gouvernement accorde à l’instruction élémentaire par l’entretien de l’école normale primaire, par la concession de bourses et demi-bourses à quarante élèves de cette école, et par le paiement des traitemens de 67 instituteurs et institutrices des écoles primaires, secours qui coûte annuellement au trésor public 102,660 dr., le gouvernement vient encore en aide aux autres écoles primaires non entretenues aux frais de l’état, en leur distribuant gratuitement les ouvrages les plus indispensables, pris dans le dépôt général des livres élémentaires publiés par l’état.

On enseigne, dans toutes les écoles primaires, à lire et à écrire, l’arithmétique, l’histoire sainte, le catéchisme et la calligraphie ; — en outre, dans les écoles de première classe et dans un certain nombre de celles de seconde classe, le dessin, l’histoire de la Grèce, la géographie, l’abrégé de la morale et les principes les plus simples et les plus pratiques de la physique et de l’histoire naturelle, puis encore les élémens de la grammaire, l’exercice de la pensée et de la parole, et même en certaines localités la musique et la gymnastique.

Dans toutes ces écoles, on ne se sert exclusivement ni de la méthode lancastrienne ni d’aucune autre méthode systématique : on procède, au contraire, sous ce rapport d’une manière tout éclectique ; on emploie la méthode de l’enseignement mutuel pour la

  1. Le lepton est peu près la centième partie de la drachme.