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sainte, la religion, l’ancien grec, l’histoire universelle, et en particulier l’histoire de Grèce, l’arithmétique, la géométrie, le dessin, la calligraphie, la géographie, les élémens de la physique et de l’histoire naturelle appliquée à l’agriculture, en outre la gymnastique et la musique vocale ; enfin la pédagogique et la didactique. (Cette dernière science s’étudie spécialement à l’aide d’un exercice d’enseignement pratique dans une école primaire modèle attachée à l’établissement.) La durée obligée des cours d’enseignement à l’école normale primaire est de deux ans pour ceux qui, à leur entrée dans l’établissement, possédaient déjà quelque connaissance de l’ancien grec ; elle est de trois ans pour ceux qui ne remplissent pas cette condition. Le nombre des élèves de l’école normale monte presque invariablement chaque année à soixante ou quatre-vingts, dont quarante reçoivent des bourses et demi-bourses du gouvernement sous la condition expresse qu’ils se consacreront à l’enseignement public, ou du moins que, s’ils changent de projet, ils rembourseront au gouvernement les secours qui leur ont été accordés. Actuellement l’école normale fournit annuellement à peu près trente candidats aux fonctions d’instituteurs primaires, et l’on compte, jusqu’à la fin de l’année 1839, 255 élèves ayant obtenu le diplôme d’instituteur. Il est donc déjà visible que dans quelques années on possédera un personnel de bons instituteurs suffisant pour pourvoir aux besoins des écoles primaires dans toutes les communes du royaume.

2o Écoles primaires (particulièrement celles des garçons). — En Grèce, on distingue trois sortes d’écoles primaires, suivant l’importance des communes et les connaissances des instituteurs. — Dans les communes de première classe doivent être établies conformément à la loi des écoles primaires de première classe. Les instituteurs qui y sont attachés doivent être ceux qui, aux examens de sortie de l’école normale, ont obtenu le no 1. Ils portent le nom d’instituteurs de nomarchie, et obtiennent un traitement mensuel de 100 drachmes. Dans les communes de deuxième classe doivent se trouver des écoles primaires de deuxième classe dirigées par les instituteurs sortis de l’école normale avec le no 2. On les distingue sous le nom d’instituteurs d’éparchie, et ils obtiennent par mois un traitement de 80 à 90 drachmes (suivant un tarif proportionnel déterminé). Enfin les communes de troisième classe doivent renfermer des écoles de troisième classe, avec des instituteurs du troisième ordre, qui jouissent d’un traitement mensuel de 50 drachmes. Si l’on considère le peu de ressources financières que possède la Grèce, on sera frappé du