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LES DEUX RIVES
DE LA PLATA.

Montevideo. — Buenos-Ayres. — Rivera. — Rosas.

Après un séjour de quelques mois seulement, tant à Buenos-Ayres qu’à Montevideo, un voyageur qui ne fait pas profession d’écrire, et que la curiosité seule a porté dans ces contrées lointaines, ne peut avoir la prétention de tracer un tableau fidèle et complet de leur état politique et social. Sans parler même de l’insuffisance de l’observateur, trop d’obstacles s’opposent, sur la rive gauche de la Plata comme sur la rive droite, à la connaissance de la vérité, pour que tout homme de bon sens ne doive pas se défier extrêmement de ce qu’il lit, de ce qu’il entend dire et de ce qu’il voit ou croit voir, tant à l’égard des personnes qu’à l’égard des choses. Aussi, convaincu qu’il faut pénétrer fort avant dans le sein d’une société et résider très longtemps parmi elle, pour espérer la bien connaître et pour acquérir le