Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 1.djvu/942

Cette page a été validée par deux contributeurs.



CHILLAMBARAM
ET
LES SEPT PAGODES.

Le code des lois civiles et religieuses des Hindous, dont on peut avec assez de certitude faire remonter la rédaction au-delà du VIIIe siècle avant l’ère chrétienne, définit ainsi la terre sainte du brahmanisme : « L’espace compris entre les monts Himalayas et les monts Vindhyas, entre la mer orientale et la mer occidentale. » Hors des limites de cette contrée, patrie des hommes honorables (Aryabharta), on ne trouvait plus que des barbares, des hommes impurs, avec lesquels toute alliance était interdite, des profanes dont la présence eût souillé le palais des rois et le temple des dieux. Ainsi, la nation hindoue tout entière voulait tenir, au milieu de celles qui lui étaient connues, le même rang qu’occupait dans son sein la caste sacerdotale, entourée de privilèges, chargée de conserver la tradition des textes immuables et sacrés. Ce sentiment d’orgueil a été commun aux peuples les plus célèbres de l’antiquité ; les Juifs, les Égyptiens, les Grecs, les Romains eux-mêmes, traitaient leurs voisins avec mé-