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L’ESPAGNE.

LA PRESSE. — LES ÉLECTIONS.

La crise qui vient d’agiter l’Espagne paraît suspendue. Le moment semble venu de se rendre compte des causes qui l’ont amenée et des résultats qu’elle a produits.

Nous avons déjà raconté, dans une précédente livraison, comment le gouvernement sorti de l’émeute de septembre 1840 avait successivement trompé les espérances de tous ceux qui avaient contribué à son avénement. Cette universelle déception a bien amené sa conséquence naturelle, une coalition contre le gouvernement. Cette coalition comprenait les vainqueurs et les vaincus de septembre, les modérés et les exaltés, c’est-à-dire toute l’Espagne constitutionnelle. Le gouvernement s’est trouvé isolé au milieu de la nation, et sans autre point d’appui que l’armée. De là sont sorties les complications dont nous venons d’être témoins, et qui se sont terminées provisoirement par la dissolution des cortès et la convocation des colléges électoraux.

La coalition des partis a surtout éclaté par la presse. Il importe donc, pour se faire une idée exacte des choses, de savoir quel est l’état actuel de la presse périodique en Espagne, même sous le rapport matériel, si important quand il s’agit de journaux.

La liberté de la presse n’existe complètement en Espagne que depuis le