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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 janvier 1843.


La chambre des députés prélude aux débats parlementaires par des actes qui ne sont pas sans quelque intérêt, et qui méritent toute l’attention des hommes politiques. Ces actes ne sont pas des résultats, mais des signes. Ils caractérisent exactement la situation et pourraient autoriser des pronostics qui ne seraient pas trop téméraires.

M. Jacqueminot ayant imaginé, dit-on, que ses nouvelles fonctions sont incompatibles avec celles de vice-président de la chambre, le concours était ouvert pour la place vacante. L’opposition a réuni ses suffrages sur M. Vivien : elle ne pouvait faire un meilleur choix. Ancien garde-des-sceaux, esprit aussi ferme qu’éclairé, l’opposition, en le désignant, faisait à la fois acte de justice et preuve d’habileté, car, tout en déployant son drapeau, elle présentait un candidat que les hommes indépendans et dégagés de tout lien de parti auraient pu accepter sans scrupule. Opposer à M. Vivien un conservateur ardent, une créature du ministère, c’eût été une imprudence. On aurait donné à croire qu’on prétendait emporter l’élection de haute lutte. Or, il est des cas où mieux vaut se contenter d’une victoire plus modeste. C’est ce qu’a pensé le cabinet, et il a eu raison de le penser. La force n’est plus de saison ; il faut aujourd’hui de l’adresse. Il en a fait preuve en opposant à M. Vivien un candidat non moins digne et non moins honorable, M. Lepelletier d’Aulnay, qui n’est l’homme de personne, et qui, représentant très légitime des principes d’ordre et de conservation, ne représente cependant aucune de ces