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LES ARTS
EN ANGLETERRE.

Horace Walpole, dans ses Anecdotes de peinture, s’attache à prouver l’antiquité de cet art en Angleterre. L’école anglaise proprement dite ne date cependant que du milieu du dernier siècle. Sans doute, de temps immémorial, les Anglais eurent des peintres et des statuaires nationaux, ou venus du dehors pour la plupart, et voués tous à l’imitation des artistes en vogue de l’Italie, de la Hollande, et même de la France. Nulle trace chez eux de cette originalité qui constitue une école. Ce n’est réellement que de 1740 à 1760 que l’Angleterre vit naître un art indigène. Quelques années plus tard, George III prêta l’appui de son assentiment royal au projet d’association que les artistes de Londres lui avaient présenté, et autorisa l’exhibition publique de leurs œuvres. À partir de ce moment, l’émulation se développa, les gens de talent se multiplièrent et formèrent une école nationale suffisamment caractérisée. Reynolds, Hogarth, Wilson, West et le paysagiste Gainsborough se placent successivement à sa tête, et donnent à l’art ce mouvement original, incomplet encore sous certains rapports, mais vif et énergique, qui caractérise les pro-