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chimistes, administrateurs, ingénieurs, architectes, donne son avis sur toutes les questions qui touchent en quelque point à la santé publique ; il s’occupe des professions dont l’exercice peut mettre en danger la vie des ouvriers, et s’attache à introduire dans les arts les procédés les plus propres à prévenir tout effet nuisible. Aucun établissement insalubre n’est autorisé qu’après la visite d’un ou de plusieurs membres de ce conseil ; toute invention nouvelle lui est soumise ; les ordonnances de police qui intéressent la salubrité publique sont souvent préparées par lui et toujours appuyées sur son avis. Le recueil de ses travaux depuis dix ans, publié en 1840, est l’étude la plus intéressante pour un administrateur municipal et sa plus irrécusable apologie.

VI.

Quelques attributions, étrangères aux divisions que nous avons successivement parcourues, dépendent encore de la préfecture de police : elle a reçu le mandat de distribuer aux réfugiés politiques résidant à Paris les secours que leur accorde l’hospitalité française ; elle révise et approuve les statuts d’un grand nombre de sociétés de secours mutuels, formées dans la plupart des classes d’ouvriers, et qui contribuent tout ensemble à les moraliser et à les secourir dans les jours de maladie ou de détresse ; elle examine les statuts des sociétés anonymes qui réclament l’approbation du gouvernement ; elle vient tout récemment d’être chargée des mesures relatives à l’exécution de la loi sur le travail des enfans dans les manufactures ; préposée à un grand nombre d’autres soins d’une moindre importance, elle est un centre général d’informations et d’action auquel le gouvernement, les administrations locales et les particuliers ont recours dans une multitude de circonstances.


Telle est dans son ensemble cette vaste administration, peu connue et surtout mal jugée. Si l’on envisage son but, il n’est autre que la défense et la protection de la population parisienne ; si l’on examine ses moyens d’action, ils sont tous honorables : le secret en cache quelques-uns, mais ce secret, nécessaire pour le salut commun, ne dérobe aux regards du public aucun acte que l’honneur ait à désavouer. Cependant bon nombre d’hommes la condamnent et sont disposés à suspecter tous ses agens, quels que soient leur titre et leur emploi. Une seule raison décide ces inimitiés : c’est un pouvoir qui