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de magistrats de sûreté, et peut-être à Paris auraient-ils dû le conserver, car ils remplissent une véritable magistrature, et la sûreté des citoyens trouve en eux d’énergiques défenseurs. Ils entretiennent des relations directes et journalières avec le préfet qui les emploie dans tous les services de l’administration.

Les officiers de paix, les inspecteurs non attachés aux commissaires et les sergens de ville appartiennent à un bureau central, placé auprès du préfet sous la direction d’un commissaire et désigné sous le titre de police municipale.

La police municipale est la source de toute la surveillance de la cité : c’est elle qui répartit dans les douze arrondissemens les brigades attribuées à chacun, et met en mouvement, selon les circonstances et les besoins de chaque jour, les brigades centrales réunies autour d’elle, les unes sans affectation spéciale, toujours disponibles à titre de renfort général, les autres chargées d’attributions distinctes, surveillant les filous ou les prostituées, les voitures publiques ou les hôtels garnis ; toutes constituées de manière à pouvoir se réunir à la fois, en un instant, sur le même lieu, pour intervenir, au nom de la loi, dans tout ce qui menace le repos des citoyens. Plus de 600 agens dépendent de la police municipale ; elle constitue une force permanente et une réserve éventuelle ; son organisation est telle que, sans superfétation, sans dépense perdue, elle fournit ensemble à Paris, pour les temps ordinaires, les agens nécessaires à l’exécution des lois, et, pour les jours d’agitation, une troupe active, courageuse, facile à mouvoir et toujours prête à saisir les auteurs ou les complices du désordre.

Outre les commissaires de police et la police municipale, qui embrassent dans leur action toutes les attributions du préfet, un personnel distinct d’inspecteurs est exclusivement attaché à plusieurs services spéciaux, ressortissant, selon leur objet, à l’une des deux divisions intérieures : la bourse a son commissaire de police et ses gardes ; la halle aux grains, son contrôleur et ses deux inspecteurs ; les halles et marchés, leur inspecteur-général et 34 inspecteurs, préposés ou commis ; les abattoirs, 6 inspecteurs ; la navigation et les ports, un inspecteur-général et 28 inspecteurs, sous-inspecteurs et préposés ; le mesurage public et l’inspection des bois et charbons, 41 inspecteurs ou préposés ; la vérification des poids et mesures, 6 commissaires de police inspecteurs. Douze dégustateurs procèdent à la visite des caves et des vins du commerce de détail. Le nettoiement, l’arrosement et l’éclairage occupent un directeur et 80 in-