et, après avoir reproduit son roulement pendant quelques instans, il jeta ce caillou et dit : — On est au fond du jardin.
— Ou sorti, répéta Marcel.
— Je vous dis, monsieur, que c’est impossible ; M. et Mme Bressier ne seraient pas sortis un jour où ils ont invité à dîner une, deux, cinq, sept personnes. Ah ! bonjour, monsieur Cotel ; je ne vous reconnaissais pas.
— Mille complimens, monsieur Morsy. Je présente mes respects à ces dames. Avec cela qu’il fait une chaleur !
— Si vous frappiez encore, monsieur Arnold… Tiens, mais où est-il donc ?… où est donc M. Arnold ?
— Il essaie une folie, reprit le cavalier ; il prétend passer par-dessus le mur du jardin.
— Attendez, j’entends du bruit dans la maison.
— Oui vraiment, on vient.
— Je disais aussi, M. et Mme Bressier ne seraient pas sortis un jour…
On ouvrit la porte, et on vit paraître M. Arnold.
— Quoi ! c’est vous ? Et par où êtes-vous entré ? Est-ce qu’il n’y a personne ? M. et Mme Bressier y sont-ils ? Il n’est pas arrivé d’accident ?
Toutes ces questions se pressaient à la fois. Arnold répondit qu’il fallait d’abord qu’on entrât dans la maison, et qu’il répondrait ensuite à toutes les questions. On lui obéit. Quand on fut entré, il invita tout le monde à s’asseoir ; puis il annonça qu’il allait s’occuper d’ouvrir la grande porte pour qu’on pût remiser les voitures et mettre les chevaux à l’écurie ; en disant ces mots, il disparut, laissant ses compagnons se proposer sur leur situation des énigmes dont lui seul pouvait donner le mot.
Il ne tarda pas à rentrer : — Maintenant, dit-il, je vais répondre à toutes vos questions en peu de mots : il n’y a personne dans toute la maison ; je l’ai parcourue de la cave au grenier.
— Ah bien ! voilà qui est agréable, dit M. Morsy ; qu’allons-nous faire ?
— S’il y avait au moins un restaurateur près d’ici, ajouta M. Cotel ; mais on ferait deux lieues sans trouver une maison.
— Ma femme et ma fille sont fatiguées, et moi, je meurs de faim et de soif ; d’ailleurs, j’ai renvoyé ma voiture, elle ne reviendra qu’à neuf heures.
— Pour moi, je vais repartir ; j’espère, monsieur Arnold, que vous n’avez pas fait dételer mon cabriolet ?