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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 septembre 1842.


Les rois et les reines, les ministres et les diplomates voyagent, chassent, cherchent, comme ils peuvent, l’amusement, la distraction, le repos. Les gouvernemens prennent leurs vacances, et le monde est parfaitement tranquille. Dans ces temps de trêve, aujourd’hui que l’arène politique est déserte, qu’on n’y trouve plus ni combattans ni spectateurs, la presse militante, qui se croit condamnée à ne jamais remettre l’épée dans le fourreau, ne sait que faire de son ardeur, de son courage ; un adversaire lui serait plus cher qu’un ami ; toute querelle lui paraîtrait une bonne fortune. Ce sont en effet des jours difficiles que ces jours de chasses et de voyages, et on ne peut s’empêcher de plaindre des hommes qui sont réduits à proposer chaque matin des sujets de controverse auxquels personne ne songe, à prédire des évènemens que nul ne redoute, ou à ressasser des questions dont le public est déjà fatigué.

C’est à l’année 1843 que la politique se trouve ajournée. À moins de faits inattendus et que nul ne prévoit, le goût de la discussion ne se réveillera, l’agitation des esprits ne se fera de nouveau sentir qu’à la réunion des chambres. D’ici là toute polémique est nécessairement impuissante, sans portée. La raison en est simple ; une fois la loi de la régence rendue, il n’est resté en suspens aucune question qui soit pour le pays un sujet réel d’inquiétude.

Le droit de visite ? Le cabinet n’a pas fermé le protocole : mais qu’importe ? Qui ne sait que toute reprise de cette question est désormais impossible pour le ministère actuel, à moins qu’il ne veuille, par un philantropique dévouement, s’immoler au droit de visite, et en être le Curtius. Un journal américain affirme que les États-Unis, dans leurs négociations avec les Anglais, ont passé condamnation sur le doit de visite en tant qu’il a pour but la ré-