de cette nouvelle dynastie, et contre l’espèce de caractère d’invasion franke qu’on a donné à son usurpation, sur la première race abâtardie. Il tient à montrer les Carlovingiens aquitains d’origine plutôt qu’austrasiens. Il conteste d’ailleurs à ces dénominations d’Austrasie et de Neustrie une acception bien précise et surtout rivale. La Neustrie n’était pas plus romaine que l’Austrasie, ni l’Austrasie plus germanique que la Neustrie. L’Austrasie aurait plutôt gardé un caractère romain prédominant dû à ces premières fondations de Cologne, de Mayence, de Trèves et de Metz. Les ancêtres de Pépin avaient été évêques de ces dernières villes. La famille carlovingienne se trouverait donc aquitaine d’extraction, et de plus sacerdotale, par conséquent toute romaine. C’est ainsi que plus tard l’auteur contestera encore, et cette fois très aisément, à la nationalité franke d’avoir joué aucun rôle dans l’élection de Hugues Capet, par opposition à la nationalité teutonique, Hugues Capet étant plutôt en effet d’origine saxonne et germanique. Enfin, et pour ramasser ici les principales contradictions que notre auteur élève contre les autorités célèbres, il ne pense pas qu’on puisse rien conclure de positif des noms plus ou moins romains ou franks par rapport à la race directe des personnages, puisqu’on voit des Gaulois mariés à des Germaines avoir des enfans nommés d’un nom gallo-romain ou germain, à peu près au hasard et très arbitrairement. Sur tous ces points, on l’a sans peine reconnu, M. de Saint-Priest se présente comme opposant, et s’inscrit en appel contre des portions notables de la doctrine historique de M. Augustin Thierry. Il est des noms si illustres à bon droit et si consacrés que le premier point d’honneur consiste à ambitionner de se mesurer avec eux. C’est déjà faire éclat dans la carrière et y gagner du lustre, que de donner de la lance contre leur écu. Nous ne croyons pas méconnaître le sentiment avoué du noble survenant, en disant que ce haut hommage ressort de son opposition même.
La légitime gloire du talent qui, le premier en France, nous a rendu le goût et déroulé le tableau de ces grandes époques barbares, qui les a refaites et gravées en traits profonds, sobres et précis, pour notre agrément et à notre usage, cette gloire durable de l’historien épique demeure hors de cause, et ce n’est point par nous ici que la vérité de tel ou tel détail se débattra. Nous achevons de suivre les intéressantes considérations qu’à son tour, et à son point de vue, M. de Saint-Priest nous développe sur les vicissitudes de l’idée de royauté en ces siècles obscurs. Aux coups que lui porte Pépin d’Héristal, l’antique suprématie mérovingienne, avec l’espèce de fédération alle-