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JEAN-PAUL.

PREMIER ARTICLE.

DE WONSIEDEL À BAIREUTH.

Il y a un homme que l’Allemagne entière porte dans son cœur, un homme de sentiment et d’observation, penseur toujours disposé à se laisser aller au caprice de sa fantaisie, qui revêt d’illusions charmantes la réalité positive des existences les plus simples, que les femmes surtout affectionnent, car il est leur confident le plus intime, car il lit dans le cœur de la jeune fille, de l’épouse, de la mère, et sait y surprendre dans leur expression naturelle et puissante d’innombrables trésors d’amour et de dévouement qui, avec lui du moins, jamais ne se dépensent en dehors de l’ordre et de la loi légitime. Cet homme, plus Allemand que Goethe et Schiller, le plus national entre tous les poètes de l’Allemagne, qu’on ne peut connaître sans l’aimer et qui presque partout éveille plus de sympathie que