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MALAGA.

LE CIRQUE ET LE THÉÂTRE.

Une nouvelle bien faite pour mettre en rumeur toute une ville espagnole s’était répandue tout à coup dans Grenade, à la grande joie des aficionados. Le cirque neuf de Malaga était enfin terminé, après avoir coûté cinq millions de réaux à l’entrepreneur. Pour l’inaugurer solennellement par des exploits dignes des belles époques de l’art, le grand Montès de Chiclana avait été engagé avec son quadrille, et devait tenir la place trois jours consécutifs ; Montès, la première épée d’Espagne, le brillant successeur de Romero et de Pepe-Illo. Nous avions déjà assisté à plusieurs courses de taureaux, mais nous n’avions pas eu le bonheur de voir Montès, que ses opinions politiques empêchaient de paraître dans la place de Madrid ; et quitter l’Espagne sans avoir vu Montès, c’est quelque chose d’aussi sauvage et d’aussi barbare que de s’en aller de Paris sans avoir entendu Mlle Rachel. Bien que par le tracé de notre itinéraire nous dussions