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DE L’EXTRADITION.

AFFAIRE DE LA CRÉOLE.

J’ai lu comme vous, monsieur, la publication de M. Wheaton sur l’affaire de la Créole, et ce n’est pas sans quelque étonnement que j’ai vu ce publiciste distingué prêter l’appui de son talent à une prétention que condamnent également le droit et l’humanité. Cet écrit a d’autant plus attiré mon attention, qu’il a été inséré sans remarques ni réserves dans un recueil sérieux et digne d’estime, dans la Revue étrangère et française de Législation.

Disons-le, monsieur ; dans ce temps-ci, quel que soit le point du litige entre l’Angleterre et un autre état, nous sommes très enclins à penser que les Anglais ont toujours tort. Le gouvernement britannique, par son étrange conduite à l’égard de la France en 1840, nous a inspiré à tous des préventions dont nous avons peine à nous défendre, même dans les questions de science. Croyez-vous qu’en d’autres temps et dans d’autres circonstances, les jurisconsultes éclairés qui président à la rédaction de la Revue de Législation eus-