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sidérables n’auraient pu lui arracher, renonçant même à sa frontière des Alpes, qu’à aucun prix il n’aurait dû céder, de sorte qu’après plus de soixante ans de guerres et d’efforts, après tant de sang versé, la France, par la faute de ses gouvernans, se trouva à peu près au point où elle en était quand elle fut engagée dans la lutte ; l’acquisition de Calais et de Metz fut le seul résultat, et encore résultat accidentel, d’une guerre aussi prolongée. Le gouvernement, dégoûté non moins soudainement de l’Italie qu’il s’en était épris, laissa s’échapper de ses mains ce qu’il était tenu de conserver, et, comme un enfant qui s’est agité pour le seul plaisir du mouvement, il se trouva satisfait d’avoir guerroyé, d’avoir saccagé des villes, livré des batailles, levé des Suisses, soudoyé des lansquenets ; quant au but qu’il s’était proposé, il n’en fut plus question. Tel fut le traité de Cateau-Cambresis pour la période qu’il ferme ; celle qu’il ouvre est parfaitement caractérisée par d’Aubigné, qui dit de ce traité, après en avoir rapporté les clauses : « Voilà les conventions de la paix, en effet pour les royaumes de France et d’Espagne, en apparence de toute la chrestienté, glorieuse aux Espagnols, désavantageuse aux Français, redoutable aux réformés ; car, comme toutes les difficultés qui se présentèrent au traité estoient estouffées par le désir de repurger l’église, ainsi, après la paix établie, les princes qui par elle avoient repos du dehors travaillèrent par émulation à qui traiteroit plus rudement ceux qu’on appeloit hérétiques ; et de là nasquit l’ample subject de quarante ans de guerre monstrueuse. » En effet, la fin des guerres étrangères fut le commencement des guerres civiles, lesquelles, par des causes différentes, eurent une même issue, c’est-à-dire que, finies, elles laissèrent les choses là où elles étaient au point de départ. Protestans et catholiques se firent pendant plus de quarante ans une guerre d’extermination ; et quand les partis se furent réciproquement épuisés, ou plutôt quand il se trouva à la tête du gouvernement un homme qui se crut non pas chef des catholiques, mais roi de France, alors intervint une transaction qui ruina les prétentions exclusives des deux partis : la France ne fut pas protestante, comme le voulaient les calvinistes, et les protestans ne furent pas exterminés, comme le voulaient les catholiques.

L’homme qui fut l’instrument de cette transaction, Henri IV était le petit-fils de cette Marguerite dont il est ici question, et, chose singulière, son aïeule déploya durant toute sa vie, relativement aux querelles religieuses qui dès-lors commençaient à troubler la France, des dispositions bienveillantes et des sentimens élevés qui firent plus