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DE
LA POÉSIE LYRIQUE
EN ALLEMAGNE.[1]

LE DOCTEUR JUSTINUS KERNER.

Comme Uhland, Justin Kerner est Souabe ; Uhland vit à Stuttgard, Justin Kerner à Weinsberg, et ce voisinage des deux lyriques n’est pas le seul lien qui les rapproche. Frères par le sol, enfans tous deux de cette noble Souabe, où la vigne et les chansons viennent comme à souhait, les mêmes influences extérieures ont développé chez eux le sens inné ; les mêmes traditions, les mêmes lois climatériques ont sollicité leur génie et mis en belle humeur la veine mélodieuse. Toute vraie poésie, la poésie lyrique surtout, en tant que la plus individuelle, la plus subjective, conserve, indépendamment de son caractère national absolu, des traits particuliers, certaines singularités de provinces et de cantons, certains idiotismes. Il va sans dire que ce ca-

  1. Voyez premier article sur le docteur Kerner, dans la livraison du 15 mars.