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LE SALON
DE 1842.[1]

On a remarqué depuis quelques années un progrès évident dans la peinture de paysage. Ce genre, après un assez long interrègne, a éprouvé une sorte de renaissance. Une foule de jeunes talens s’y sont produits, et, dans cette branche de l’art du moins, les artistes modernes suivent d’un peu plus près que dans les autres les pas de leurs devanciers. Ce résultat n’a rien qui doive étonner. Il est conforme à la marche générale de l’art et aux traditions particulières de l’art français. Le paysage, en effet, n’est apparu qu’assez tard dans le développement historique et chronologique de la peinture. On a mis en question si les anciens l’ont connu, et les récits des historiens aussi bien que les monumens tendent à faire adopter la négative. Rien ne prouve que les Grecs et les Romains aient traité le paysage comme une spécialité, directement et pour lui-même à la manière des modernes. Ce n’est qu’incidemment et accessoirement qu’ils ont emprunté aux champs et aux productions de la nature végétale quelques sujets d’imitation. Les murs de Pompéi suffisent pour donner une

  1. Voyez la livraison du 1er avril.