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tobre 1821. L’année suivante, il fut nommé interprète d’un des régimens de l’Inde, et en 1825 accompagna comme interprète persan une force de huit mille hommes destinée à l’invasion du Sindy. Pendant cette année et les années suivantes, il rédigea plusieurs mémoires pour lesquels il reçut des récompenses du gouvernement de l’Inde, et qui attirèrent l’attention et les éloges d’un des hommes de ce temps-ci les mieux versés dans la connaissance de l’Asie, M. Mountstuart Elphinstone. En 1828, il s’offrit au gouvernement pour aller explorer la frontière du nord-ouest, qui était alors presque entièrement inconnue. Son plan de campagne se trouve, rédigé de sa main, dans les mémoires de la société géographique de Londres : « Au commencement de 1828, dit-il, je fus envoyé du Coutch à la station de Deesa ; j’eus l’occasion d’étendre mon voyage jusqu’à la montagne d’Abor, et d’examiner toute la frontière nord-ouest de la présidence de Bombay. Je trouvai que la connaissance que nous avions de ce pays était très limitée, bien qu’elle fût de la plus grande importance pour notre empire de l’Inde. Au mois de juillet de la même année, je fis donc au commandant en chef la proposition d’aller l’explorer ; et comme ce voyage devait me mener jusqu’au bord de l’Indus, je mis en avant le projet de descendre ce fleuve depuis l’endroit où les eaux du Pundjab viennent le joindre (à Ouch) jusqu’à la mer. » Le gouverneur de l’Inde demanda l’avis du résident du Coutch, qui était alors le lieutenant-colonel Pottinger, aujourd’hui commandant en chef de l’expédition contre la Chine, et qui adopta complètement les vues de Burnes. Le voyage fut commencé, mais non achevé ; le gouvernement de l’Inde craignit d’alarmer les émirs du Sindy, et Burnes fut rappelé.

En 1830, le roi d’Angleterre envoya au roi de Lahore un présent de chevaux, et ce fut Burnes que lord Ellenborough, alors gouverneur-général, choisit pour cette mission. L’expédition partit de Mandivie, dans le Coutch, le 1er  janvier 1831, et après de nombreuses traverses, arriva par le Sindy et par l’Indus à Lahore le 18 juillet. Cependant ce ne fut que l’année suivante que Burnes commença son grand et célèbre voyage à travers l’Asie centrale, qui dura deux ans, et dont la relation est trop connue pour que nous ayons besoin de la rappeler. Nous nous bornerons à reproduire la conclusion de ce livre, qui a fait la gloire de Burnes et l’a mis au premier rang des voyageurs modernes. Il terminait ainsi ses Travels into Bockara :

« Je n’entreprendrai point de décrire les sentimens que j’éprouvai quand je remis le pied dans l’Inde après un voyage si long et si fati-