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SOUVENIRS DE LA JEUNESSE DE NAPOLÉON.

cune occasion de se faire connaître. Un ministre célèbre était-il rappelé au pouvoir, le jeune officier lui adressait un mémoire sur les affaires de son île. Le gouvernement voulait-il changer l’organisation militaire de la Corse, Napoléon accourait, au risque de perdre sa place. Partout il donnait une haute idée de son caractère ; et lorsque ses tentatives étaient inutiles, il retournait à Seurres ou à Valence méditer dans la retraite. Désormais on ne pourra plus, comme on l’a fait jusqu’ici, retrancher ces sept années de la vie de Napoléon. Elles devront compter au contraire parmi les plus belles et les plus fortes de cette vie de prodiges. Il ne sera plus permis d’attribuer à la fatalité son élévation… Et pourtant combien de fois, en parcourant ces papiers, n’est-on pas frappé des plus singulières coïncidences de dates et de faits ! Dans un cahier de géographie écrit entièrement de la main de Napoléon, et qui n’est pas achevé, on trouve à la fin ces mots, qui paraissent renfermer la plus extraordinaire des prédictions !

Sainte-Hélène, petite île.

C’est là que l’empereur devait terminer sa géographie !


G. Libri.